Gazette:Agenda:Appel à contribution -L’intraduisible : les méandres de la traduction - avant le 15 avril 2015
Be Translated, a Global Strategy.
24 février 2015
Date limite : le 15 avril 2015
Université d'Evry Val d'Essonne
APPEL À COMMUNICATIONS
COLLOQUE INTERNATIONAL : L’intraduisible : les méandres de la traduction
3-4 décembre 2015
Université d’Evry Val d’Essonne Boulevard François Mitterrand 91000 Evry, France
Organisé par le Laboratoire de recherche S.L.A.M. (Synergies, Langues, Arts, Musiques)
Thématique
Dans son roman Le traducteur, Jacques Gélat note qu’« on félicite souvent les traducteurs mais on ne les admire pas » (Corti, 2006, p. 18). Cette remarque est bien souvent valable, à l’exception peut-être des fois où le traducteur surmonte un cas-limite, communément appelé intraduisible, grâce à ses multiples répertoires linguistiques, sa formation, son expérience professionnelle, son parcours individuel, sans oublier ses qualités propres telles que son intuition et son talent. Les intraduisibles, ces mots que Barbara Cassin qualifie de « symptômes de la différence des langues » dans son livre Plus d’une langue (Bayard, 2012, p. 23), poussent le traducteur dans ses retranchements, le mettent à l’épreuve et l’obligent à puiser dans ses ressources. Ainsi, l’intraduisible place le traducteur dans une situation délicate ; plus que nul autre, il sait ce qu’il laisse de côté, néglige, écrème. Il se trouve ainsi dans une situation d’imposteur cryptique et déloyal qui n’honore pas son contrat de départ puisqu’il agit davantage en traditore adultérin qu’en traduttore fidèle. À titre d’illustration, évoquons la stratégie aussi courageuse que rusée d’un interprète qui, lors d’une conférence internationale, où il devait traduire simultanément le discours d’un homme politique russe en anglais, s’est adressé directement au public, en son nom : « Il m’est impossible de traduire l’histoire drôle que la personne que j’interprète vient de raconter, mais s’il vous plaît, aidez-moi, faites comme si ma traduction était drôle. Merci de bien vouloir rire ». L’effet recherché de départ était respecté et très probablement dépassé. Ce colloque offrira l’occasion de réfléchir à la notion d’intraduisible en situation, soit aux innombrables nœuds gordiens et aux moyens de les démêler. Quoi de plus passionnant que d’analyser le travail d’un traducteur qui affronte vaillamment un lapsus oral, écrit, un jeu de lettres, de mots ou d’esprit, sans se fourvoyer ? Quelles réalités culturelles, sociologiques ou autres se cachent derrière un mot, une expression, une idée ou un concept qui posent un problème traductionnel aigu ? En quoi un cas de traduction épineux relève-t-il du caractère non servile d’une langue, d’une culture ou d’une société par rapport à une autre ? Seront étudiées les stratégies écrites/orales employées par le traducteur/interprète face à ses blocages et sacrifices, ses trouvailles et audaces, au travers des thématiques suivantes :
– le traduit, le traduisible, l’intraduisible, le non-traduit, le soluble, l’insoluble ;
– le décalage entre le vouloir, le pouvoir et le devoir traduire ;
– les solutions traductionnelles de dernier recours (évitement, omission volontaire, note du traducteur, adaptation, compensation, dépaysement, naturalisation, acculturation…) ;
– le traducteur : les obstacles à son travail, ses sacrifices, ses trouvailles, ses limites ;
– les culturèmes, sociolectes et realia épineux ;
– la dimension culturelle (l’humour, la politesse, la religion, l’habillement, les habitudes et traditions, les rites et rituels, les célébrations, la gestuelle, les distances et les expressions faciales,…) et ses résistances à la traduction ;
– la relation entre images et mots; le sous-texte dans la traduction audiovisuelle ;
– la dénotation, la connotation, les variabilités de sens, l’implicite, l’allusion, l’ambiguïté ;
– la rhétorique, les jeux de mots et de lettres (anagrammes, palindromes…) ;
– le figement, la variabilité morphosyntaxique, les collocations ;
– la censure et l’autocensure ;
– les apports de la linguistique dans le traitement automatique des langues (traduction automatique, sous-titrage automatique) et leurs limites ; …
Les communications pourront porter sur toutes les langues-cultures. Elles se feront en français ou en anglais pendant 20 minutes et seront suivies de 10 minutes de débat.
Soumission
À envoyer aux deux organisatrices, Mme Baldo-de Brébisson et Mme Genty. Sur une première page, indiquer vos nom, prénom, université, département, numéro de téléphone, adresse postale personnelle, courriel et une courte biographie. La seconde page (sans mention du nom de l’auteur) comportera le titre de la communication, son résumé en 600 mots maximum, cinq mots-clés et une bibliographie ne listant pas plus de vingt références. Les soumissions feront l’objet d’une double évaluation anonyme. Échéancier Date-limite : 15 avril 2015 Réponse du comité de lecture : 15 mai 2015
Publication Une publication des articles sélectionnés est prévue.
Comité d’organisation
Sabrina Baldo-de Brébisson (Université d’Evry-Val d’Essonne) Cécile Chartier (Université d’Evry-Val d’Essonne) Stéphanie Genty (Université d’Evry-Val d’Essonne) Luis Meneses Lerin (Université d’Artois) Pedro Mogorrón Huerta (Universidad de Alicante) Coordination : Sabrina Baldo-de Brébisson : sabrina.baldo@univ-evry.fr Stéphanie Genty : stephanie.genty@univ-evry.fr
CALL FOR PAPERS
INTERNATIONAL CONFERENCE : Untranslatability: The Twists and Turns of Translation 3-4 DECEMBER 2015
Université d’Evry-Val d’Essonne Boulevard François Mitterrand 91000 Evry, France
Organized by SLAM (Synergies, Langues, Arts, Musiques)
Sabrina Baldo-de Brébisson sabrina.baldo@univ-evry.fr
Stephanie Genty stephanie.genty@univ-evry.fr
In his novel The Translator, Jacques Gelat writes that “we often congratulate translators but rarely do we admire them” (Corti, 2006, p. 18). This is generally true, except in cases where the translator has managed to overcome a case of what is called “untranslatability” thanks to his/her knowledge of language, professional experience, background and qualities such as intuition or sheer talent. Untranslatable words, which Barbara Cassin characterizes as “symptomatic of the differences between languages” in her book Plus d’une langue (Bayard, 2012, p. 23), force the translator to question him/herself and to make use of all possible resources. The untranslatable puts the translator in a delicate position as s/he knows exactly what solutions have been brushed aside, ignored or not chosen. S/He is a cryptic and unfaithful impostor acting more as an adulterous traditore than a faithful traduttore. One illustration of this is the clever strategy of the interpreter who, during an international conference in which he was interpreting from Russian into English, addressed his audience directly with “I cannot possibly translate the funny story that has just been told, but please, help me out and pretend that my translation was funny. Please laugh.” The desired effect was certainly respected and even surpassed.
This conference offers an opportunity to reflect on the notion of the untranslatable in context, on the numerous Gordian knots translators face and the strategies used to untangle them. How fascinating to analyze the manner in which a translator resolves the problem of a slip of the tongue, of the pen, a play on spelling, words or ideas, while respecting the meaning of the source text. What specific cultural or social reality do words, expressions and ideas that pose extreme problems in translation refer to? What do cases of the untranslatable say about the various relationships between different languages, cultures and societies?
The written/oral strategies used by the translator/interpreter regarding the obstacles and sacrifices, the finds and originality in his/her work may be analyzed along the following lines of enquiry:
the translated, the translatable, the untranslatable, the un-translated, the solvable, the unsolvable;
the gap between the desire and the ability and/or obligation of the translator to translate;
last-chance translational strategies and solutions (avoidance; deliberate omission; translator’s footnotes; adaptation; compensation; foreignness; naturalization; acculturation; etc.);
the translator: obstacles to his/her work, sacrifices, finds, limits;
culturemes, sociolects and thorny realia;
the cultural dimension (humor, politeness, religion, clothing, customs and traditions;
rites and rituals, celebrations, body language, physical distance and facial expression, etc.) and its resistance to translation;
the relationship between images and words; the subtext in audiovisual translation;
denotation, connotation, variability of meanings, implicit, hint, ambiguity;
rhetorics, word and letter play (anagrams; palindromes, etc.);
fixed expressions, morphosyntactic variability, collocations;
censorship and self-censorship;
the contribution of linguistics in Automatic Language Processing (machine translation, automatic subtitling) and their limits;…
Papers may treat any language-culture but should be presented in either English or French. Each talk should last 20 minutes, followed by 10 minutes of discussion.
Submission
Proposals should be sent to both Mme Baldo-de Brébisson and Mme Genty.
On the first page, indicate your name, university or institution, department, telephone number, address, e-mail address and include a short biography.
On the second page (with no indication of the author’s name), include the title of your presentation, a 600-word summary, 5 key words and a bibliography of no more than 20 references.
The proposals will be submitted to a double blind peer review.
Calendar
Deadline for proposals: 15 April 2015 Confirmation of acceptance by 15 May 2015
A publication of a selection of articles is planned.
Organizing Committee
Sabrina Baldo-de Brébisson (Université d’Evry-Val d’Essonne)
Cécile Chartier (Université d’Evry-Val d’Essonne)
Stéphanie Genty (Université d’Evry-Val d’Essonne)
Luis Meneses Lerin (Université d’Artois)
Pedro Mogorrón Huerta (Universidad de Alicante)
RESPONSABLE : Baldo
ADRESSE Université d'Evry Val d'Essonne